Littérature et Psychanalyse
La littérature panse les plaies. Elle extrait de la souffrance imposée par le réel, de cette douloureuse douleur qui parfois devient insupportable. Elle permet ce temps de pause dans lequel, seule, l’histoire que l’on lit, est. Trouver de la satisfaction ailleurs et s’en remplir le temps de la lecture pour que le retour au réel soit moins triste et pathétique. Pour que l’horreur impact moins. Au sens fort du terme et dans l’idée que l’impact de la balle tirée par le réel puisse être, grâce à la littérature, amorti.
La psychanalyse, aussi, fait le garrot de l’âme et « pense » les plaies. L’analysant en séance dépose son bagage, duquel il espère se décharger, se libérer. Il livre son histoire, la réécrit dans une nouvelle perspective, permise par le transfert au sein de la cure.
« L ‘analyse m’a sauvée » « La littérature m’a permis de tenir le coup, elle m’a sauvée », ce sont des phrases que l’on peut entendre, en séances. Un peu comme, deux guérisseuses, elles opèrent, au cœur des fissures. Deux penseuses de plaies, et garrots de l’âme. Fortes de leur capacité de « métabolisation », elles accueillent les pensées, les soulagent. On écrit, comme on entreprend une cure. Parce-que l’une comme l’autre transforme, bouscule, terrasse parfois.
Et c’est ainsi que l’on peut craindre de pousser la porte de l’analyste tout aussi bien que d’ouvrir un livre.
Et c’est pour cet effet-là, que de ces deux une thérapeutique peut advenir…