Une réaction adaptative au départ …
Face à un danger, une réaction de défense immédiate se mets en œuvre, elle est communément appelée “état de stress”. Cette réaction est un moyen de défense et un moyen d’adaptation face au danger. En effet, le stress est vital à la survie de la personne, il lui permet de prendre la fuite ou de se défendre. Le psychiatre L.Crocq, définit cet état comme « La réaction immédiate, biologique et psychologique d’alarme, de mobilisation et de défense de l’individu face à une agression ou une menace ».
Il existe deux types de réactions immédiates face à un trauma :
La première est considérée comme adaptative : elle est caractérisée par une focalisation de l’attention du sujet, elle est mobilisatrice d’énergie, incite à l’action et permet la fuite.
La seconde est considérée comme inadaptée (dite aussi de stress dépassé), elle se présente sous quatre formes : La sidération, l’agitation, la fuite panique et l’activité d’automate. Elle ne permet pas la fuite et inhibe l’action.
Vient ensuite la période post immédiate qui débute au deuxième jour et s’étend rarement au-delà d’un mois. Passée cette période « d’incubation », on constatera soit un retour à la normale, soit la constitution d’un syndrome psycho-traumatique durable (ESPT)
Lorsque le retour à la normale ne se fait pas
Certaines parties du cerveau peuvent demeurer suractivées même après plusieurs mois. La réaction extrême ne s’arrête pas et continue de produire des symptômes de défense alors que le danger est passé.
L’ESPT est comparable à une blessure psychique qui malgré le temps qui passe ne se résorbe pas, on peut alors parler de complication de la blessure. Le stress ayant un impact biologique et neurologique, les signes d’hyper vigilance ou d’état d’alerte quasi permanents apparaissent. L’alarme ne s’éteint plus et commence à dérégler le corps et/ou l’esprit.
L’ESPT produit une multitude de symptômes
Insomnies, réactions de sursauts, difficulté de concentration, troubles somatiques, dépression, fatigue importante, sentiment d’avenir bouché, vision pessimiste, conduites d’évitement, altération de la qualité de vie du sujet (fonctionnement social, professionnel…), Anxiété, phobie, reviviscence de scènes traumatiques, état dissociatif, pleurs, image détériorée de soi-même, impression de futur impossible, perte d’espoir.
Un évènement imprévisible, inacceptable dont l’individu ne parvient plus à se défaire. Pourquoi ?
Louis Crocq estime que « le traumatisme n’est pas seulement effraction, invasion et dissociation de la conscience il est aussi déni de tout ce qui était valeur et sens et surtout perception du néant, mystérieux et redouté, ce néant dont nous avons l’entière certitude qu’il existe, inéluctablement, mais dont nous ne savons rien et que nous avons toute notre vie nié passionnément »
En outre, le traumatisme expose l’individu à sa propre vulnérabilité, il le confronte à la fin de son monde idéal, non violent, bienveillant et ce sans demi-mesure. Il détruit son « insouciance », celle qui lui permettait d’envisager le futur dans un état de relative sérénité.
Les évènements principalement cités comme pouvant générés un ESPT sont (liste non exhaustive) : Mort ou menace de mort, blessure grave ou menace de blessure grave, agression sexuelle, accident, catastrophe naturelle, décès d’un proche survenu brutalement, agression, guerre…
Pourtant, le neuropsychiatre Bessel van Derk Kolk, avance que l’on se méprend beaucoup sur la notion de traumatisme et sur les évènements pouvant donner naissance à un état de stress post traumatique. Il précise : « On l’assimile à tort à un évènement horrifique et exceptionnel. Il y a bien sûr des situations extrêmes qui marquent la victime au fer rouge. Mais il y a aussi la foule des malheurs ordinaires inhérents à la condition humaine. S’ils ont été vécue dans un sentiment d’impuissance et de desespoir, ils peuvent eux aussi laisser une cicatrice douloureuse après les faits. Tous ceux qui ont eu des parents violents, vécu une relation pénible, la mort d’un ami ou même un accident, le savent bien. Certes, ils ne présenteront pas tout les symptômes de l’ESPT mais nos recherches nous montrent qu’à un degré moindre de très nombreuses personnes portent la trace du trauma dans leurs corps »
D’ailleurs, selon l’’institut de victimologie français : ” Toutes les formes de maltraitances et de violence récentes et/ou anciennes devraient être systématiquement recherchées dans tout bilan clinique. Car les EPST sont souvent sous diagnostiqués par le corps médical et paramédical ». Dans les cas de maltraitances chroniques durant l’enfance, on parle d’avantage d’état de stress post traumatique complexe.
Quant à la prise en charge thérapeutique de l’ESPT (simple ou complexe) : Il est selon les spécialistes (et je le pense aussi) nécessaire d’associer le corps et l’esprit (les deux fonctionnants conjointement). L’EMDR, l’Hypnose, l’EFT, La S.E peuvent être des thérapies adaptées.
Pour plus d’information : http://www.ma-psychotherapie.fr/therapies/